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Associations - Adresses utiles

 ARPE
(Aide à la relation parents-enfants)
63, Rue Mondenard
33000 Bordeaux
 05 56 94 34 34
Pour  les mineurs et majeurs. 
Centre Jean-Abadie
(Unité médico-psychologique de l'adolescent)
Groupe Hospitalier Saint André
89 rue de la Sab lières
33000 Bordeaux
05 56 79 56 79
 
Fondation de France :   
Le décrochage scolaire.

Orientation en ligne : Tchat, mail, téléphone.

Archives Des Articles

Calendrier de l'orientation active

 

Calendrier des inscriptions dans l’enseignement supérieur
Premier trimestre

L'entretien personnalisé d’orientation prépare le conseil de classe qui donne un avis sur les intentions d’inscriptions post-bac. La famille participe à cet entretien.
Le conseil de classe dédié à l’orientation donne avis et conseils sur le choix post-bac de l'élève. La famille y est associée. Une fiche de dialogue est prévue.
Ils se tiennent avant la phase de préinscription pour jouer pleinement leur rôle de conseil.

S’informer sur les formations et les établissements de l’enseignement supérieur sur le site www.admission-postbac.fr. dès son ouverture (décembre).

Deuxième trimestre

20 janvier : début des inscriptions et liste de vœux sur  www.admission-postbac.fr

20 mars : fin des inscriptions

L'orientation active permet de rentrer en contact avec l’université pour bénéficier d’un conseil personnalisé.
Les journées portes ouvertes sont l'occasion de faire connaissance avec les établissements d’enseignement supérieur.

Troisième trimestre

Jusqu’au 31 mai : possibilité de modifier son classement hiérarchisé de vœux
À partir du 7 juin : phases d’admission

Écoles spécialisées, grandes écoles : des inscriptions spécifiques
Les écoles spécialisées

Les inscriptions dans certaines écoles se font à des dates variables et peuvent démarrer dès octobre.

  • certaines écoles d’architecture
  • les écoles des beaux-arts
  • les écoles paramédicales
  • les écoles sociales
  • les écoles privées des domaines suivants : arts appliqués ; bâtiment ; commerce-distribution ; gestion-comptabilité ; hôtellerie-tourisme ; notariat ; secrétariat ; secrétariat médico-social ; transport-logistique.

      Les grandes écoles

Certaines écoles d'ingénieurs, de commerce et les I.E.P. ne sont pas intégrés dans la procédure d'inscription au portail admission post-bac. 

37 écoles d’ingénieurs : www.grandesecoles-postbac.fr

Les écoles de commerce avec concours communs telles que : 
www.concours-acces.com
www.concours-sesame.net
www.concours-pass.com
www.concours-team.net

Les instituts d’études politiques
admissions.sciences-po.fr

Autres formations
  • les mentions complémentaires (M.C.)
  • les formations complémentaires d’initiative locale (F.C.I.L.)

Informations mises à jour Janvier 2012.

28 septembre 2020 1 28 /09 /septembre /2020 09:57
 

À diplôme de CAP/BEP identique, les apprentis s’insèrent un peu mieux dans l’emploi que les lycéens professionnels, confirme une étude de la Dares. Elle constate aussi que l’apprentissage est bénéfique pour les finances publiques, car il génère davantage de cotisations sociales permettant de couvrir les périodes sans emploi.

Quel est l’effet de l’apprentissage sur l’insertion par rapport à la voie scolaire ? Dans une étude publiée en septembre, la Dares investigue à nouveau cette question, en s’intéressant à l’effet de cette modalité de formation sur les sortants de CAP-BEP par comparaison à la voie "scolaire" menant au même diplôme. C’est en effet à ce niveau que les bénéfices de l’apprentissage sont supposés les plus forts, alors même que l’insertion reste compliquée. Sept mois après leur sortie de formation, seuls 31,1% des élèves sortants de classes de CAP avaient un travail en 2019, selon une récente étude de l’Éducation nationale.

L’étude confirme toutefois une meilleure insertion des apprentis par rapport aux lycéens professionnels, même si le chômage concerne bien les deux voies à ce niveau de diplôme. Selon les calculs de la Dares, trois ans après leur sortie de formation initiale, les apprentis de la génération 2010 ont passé 25 mois en emploi, contre 20 mois pour les sortants de lycée professionnel. Les apprentis passent en moyenne 8 mois au chômage, contre 10 mois pour les sortants de lycée professionnel. Cinq ans après la sortie de formation, "cette situation favorable sur le marché de l’emploi se renforce".

Le rôle clé des entreprises

Cette différence ne relève pas nécessairement d’un effet intrinsèque de l’apprentissage lié à l’expérience professionnelle, puisque les lycéens suivant la voie scolaire ont également des périodes de travail en entreprise sous la forme de stages. Ni de la spécificité des publics d’apprentis qui moins défavorisés que les lycées en voie scolaire, auraient de meilleures chances de trouver un poste. "Cette plus longue présence en emploi peut être influencée par un taux de rétention supérieur pour les anciens apprentis", peut-on lire dans l’étude. À cet égard, 27,1% des sortants d'apprentissage en 2010 étaient recrutés dans les 3 mois qui suivent la fin de la formation par un employeur connu pendant les études, contre 18% s’agissant des lycéens professionnels.

Les entreprises jouent donc un rôle non négligeable dans le succès de l’apprentissage. C’est ce que soulignait une autre étude publiée par le Céreq en 2018. Si l’apprentissage "protège" du risque du chômage les apprentis qui sont conservés par leur entreprise, à l’inverse, "ceux qui ne sont pas gardés ne sont pas mieux lotis que les scolaires qui ont pu acquérir un début d’expérience professionnelle en occupant des emplois au cours de leurs études", estiment ses auteurs.

Un avantage pour les finances publiques

L’étude de la Dares laisse apparaître une "rentabilité" plus élevée de la voie de l’apprentissage, "majoritairement due à davantage de cotisations sociales patronales et salariales collectées sur les épisodes d’emploi, et ce, en dépit d’un coût lié au chômage indemnisé qui est supérieur à trois et cinq ans pour les anciens apprentis". Par ailleurs, cette voie conduirait à "une économie de 16,1% à trois ans, puis 20,5% à cinq ans en termes d’accompagnement dans la recherche d’emploi".

Pour autant, l’étude se garde de toute disqualification de la voie "scolaire". "Les aspects qualitatifs, comme ceux relatifs à la nature des compétences acquises lors des parcours scolaires, sont une composante importante de la question et mériteraient d’être étudiés. L’évaluation d’autres paramètres tels que les impératifs d’adaptabilité ou de transférabilité des compétences peuvent indubitablement venir altérer nos résultats car l’enseignement plus théorique qu’ont suivi les lycéens professionnels peut alors constituer un atout", souligne l’auteur de l’étude. 

 
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28 septembre 2020 1 28 /09 /septembre /2020 09:53
Localtis
Kamel Chibli : "En matière d'orientation, les régions sont très volontaristes"
 

En septembre 2018, la loi Avenir professionnel confiait aux conseils régionaux la gestion de l'orientation. Le texte les chargeait d'informer les collégiens, mais aussi les lycéens et étudiants, sur les métiers et les évolutions de l'emploi. Pour Localtis, Kamel Chibli, vice-président de la région Occitanie chargé de l’éducation, de la jeunesse et du sport et président de la commission de l'éducation de l'association Régions de France, revient sur la difficile mise en place de cette réforme.  

Localtis - Il y a un an, lors du Congrès des régions 2019, un représentant de l'ARF estimait que la loi ne donnait pas aux régions les moyens pour réussir. Où en est-on aujourd'hui ? 
Kamel Chibli - Les budgets d’intervention des régions pour exercer la nouvelle compétence sont compris entre 3 et 15 millions d'euros par an. Le montant compensé chaque année pour le transfert d’une partie des missions de l’Onisep aux régions s'élève à 8,2 millions d'euros, pour 200 équivalents temps plein, soit entre 1 et 40 par région. Ce n'est pas très ambitieux par rapport à la problématique de l'orientation. Un an après, chaque région a avancé pas à pas, certaines ont mis en place des applications, d'autres ont constitué des agences régionales de l’orientation en s'appuyant sur le réseau des Carif-Oref. Mais ce qui est certain, c'est que ce n'est pas à la hauteur des espérances. Il faut comprendre que les discussions avec l'État ont duré un certain temps, notamment sur la question des moyens. Finalement, toutes les conventions régionales État/région de déclinaison du cadre national de référence en matière d’orientation et d’information étaient signées en septembre 2020. Il y a eu un travail effectué avec les collèges. Des régions avaient déjà mis en place des actions comme les salons TAF (travail, avenir, formation) qui permettent aux élèves d'avoir une visibilité sur les possibilités offertes sur le territoire. Car la volonté est bien entendu de créer de la formation et de l'orientation liées aux métiers existants dans les bassins de vie de chaque territoire.

Vous dites que c'est une question de moyens mais beaucoup d'argent a été investi…
Il y a des milliards d'euros investis par les collectivités et l'État mais on en voit très peu les effets, très peu. C'est quand même malheureux. On a toujours du mal à caler l'offre et la demande. Les branches professionnelles doivent se demander comment rendre leur secteur attractif. Dans certains secteurs, on a du mal à embaucher car on est incapable de bien informer les élèves sur ces métiers. Aujourd'hui, la conception qu'un jeune se fait de la maçonnerie, c'est monter des briques. Alors que ce secteur peut être très performant sur les questions d'énergies par exemple. On a le même problème en restauration. Il faut être capable d'analyser le contexte national, certes complexe, et de l'adapter au niveau territorial. Ce qui est vrai en Aquitaine n'est pas forcément vrai en Occitanie ou dans les Hauts-de-France. C'est un défi pour nous, régions. Et ce n'est pas simple en raison de la taille de nos régions.

À propos de moyens, humains cette fois, la loi Avenir professionnel prévoyait d’expérimenter la mise à disposition des régions des personnels des CIO (centres d'information et d'orientation) de l’Éducation nationale sur une base volontaire. En Occitanie, vous aviez demandé dès 2019 aux équipes des CIO de rejoindre vos Maisons de l'orientation. Cela ne s'était pas réalisé à l'époque. La situation a-t-elle évolué ?
Certains employés de CIO ont été dans le doute, dans l'inquiétude de basculer vers la région. Qu'ils soient contre la réforme, c'est leur droit, mais il ne faut pas donner le sentiment que travailler pour la région est une catastrophe. Ça, je ne le comprends pas. J'ai lancé un message en leur disant que ce n'était pas une tare de rejoindre une collectivité. La région réalise de belles actions autour de la formation et de l'information. Finalement, après des inquiétudes, on est plutôt sur une bonne dynamique. Il faut se mettre au service de nos jeunes et avancer, on n'a plus le temps d'attendre.

Quel est le principal défi des régions en matière d'orientation ?
Le vrai sujet est de pouvoir répondre aux jeunes sur un territoire donné en leur proposant des formations qui leur permettent de trouver un emploi sur ce territoire. L'orientation et la formation sont totalement liées. Pour former, il faut bien orienter, il faut créer des formations en lien avec l'orientation, avec les secteurs qui embauchent. Je suis dans une région meurtrie par la situation de l'aéronautique à cause du Covid, alors que c'était un débouché intéressant. Il faut donc être capable d'adaptation sur le territoire en dépit d'une situation économique qui n'est pas des plus florissantes. Encore une fois, la problématique est celle des moyens. Nous savons que la question de l'orientation, c'est quasiment du cas par cas pour les élèves. La problématique globale que j'ai pu pointer, et sur laquelle j'étais en désaccord avec des syndicalistes de l'Onisep, était le manque d'accompagnement individuel pour les élèves. Dans notre région, nous avons 230.000 lycéens et environ l'équivalent en collégiens. Le travail est colossal, sachant qu'il doit se faire dès la troisième, dès le premier stage. Avec un sentiment d'échec pour les élèves qui n'ont pas la possibilité d'en obtenir un. Cette question se pose actuellement avec les lycées professionnels. Aujourd'hui, un certain nombre d'entreprises sont en difficulté, ne sont pas en situation de pouvoir accueillir de jeunes stagiaires.

Au-delà de cet exemple, la crise sanitaire de 2020 a-t-elle affecté le déploiement de la compétence orientation des régions ?
Avec le Covid, pratiquement tout s'est arrêté. Nous avions des salons TAF qui réunissaient entreprises, organismes de formation et d'orientation et élèves dans un même bassin de vie. Nous les avons mis en sommeil depuis six mois. 

On comprend les effets du Covid à court terme. Pourtant, les formations s'envisagent à long terme. Les collégiens d'aujourd'hui entreront en formation dans quatre ou cinq ans alors que la crise sanitaire sera, on l'espère, loin derrière nous…
Vous avez raison, on ne peut pas imaginer des formations d'une année sur l'autre. Préparer une formation, cela prend du temps et se fait dans la durée. Mais force est de constater que la situation économique crée le besoin, et avec le la crise sanitaire tout évolue. Certaines entreprises changent d'activités pour des questions de survie économique, on doit avoir une capacité d'adaptation.

Avec la perte de la compétence en matière d'apprentissage par les régions, on a craint une refonte de la carte des formations au détriment de l'équilibre territorial. Y a-t-il une menace sur les petits lycées professionnels et centres de formation d'apprentis (CFA) ?
C'est un peu trop tôt pour évaluer cela. Mais j'ai toutefois des remontées d'inquiétudes, ce que nous avions déjà pointé en termes de disparités des territoires. Désormais, tout le monde peut créer sa section d'apprentissage. Forcément, les grandes entreprises bien équipées pour mettre cela en place sont plutôt situées dans les grandes villes. Et les petites structures vont plutôt souffrir. On verra les effets dans les prochaines semaines.

In fine, la réforme de l'orientation a-t-elle créé un puzzle plus compliqué encore qu'auparavant ?
C'est un très, très gros sujet. Ce n'est pas une petite réforme. Je pense que l'orientation sera plus efficace en étant gérée directement depuis le terrain. Après, la question des moyens est cruciale. Aujourd'hui, on a le sentiment que l'on nous transmet toujours les patates chaudes en ne nous donnant quasiment pas de moyens. Il reste que les régions sont très volontaristes. Si on n'a pas les moyens, on va forcément embaucher pour faire le travail. La mission d'accompagnement des jeunes est nécessaire. Tout le monde doit y mettre du sien, que ce soit l'Éducation nationale ou les Dronisep (délégations régionales de l'Office national d'information sur les enseignements et les professions). On est déjà au travail et des choses existaient, mais cela restait parfois trop technocratique. Là on est sur une mission très claire, de terrain. Elle doit nous donner la possibilité d'être visible, audible, compréhensible auprès des jeunes. Le vrai sujet, si je prends l'exemple de l'Occitanie, est de parler aux 430.000 jeunes concernés. C'est un travail immense qui ne peut se faire qu'avec le concours des enseignants. 

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22 septembre 2020 2 22 /09 /septembre /2020 17:05
Notre place dans la fratrie influence-t-elle notre carrière ?

Connaissez-vous le point commun entre Elon Musk, Richard Branson et Jeff Bezos ? Au-delà du fait qu’ils soient tous milliardaires, ces CEO emblématiques sont tous les trois les aînés de leur famille ! À l’inverse, Jim Carrey, Céline Dion et Robin Williams, derniers de leur fratrie, se sont tous les trois illustrés dans les arts. Coïncidence ? Apparemment pas.

Depuis les années 1930, le psychanalyste autrichien Alfred Adler s’évertue à démontrer un lien entre l’ordre de naissance et le développement de notre personnalité. Tout au long du XXème siècle, il fut relayé par d’autres psychanalystes pour continuer d’ébaucher les “profils types” d’un aîné, d’un cadet, d’un benjamin ou encore d’un enfant unique. Et si cela pouvait avoir un impact sur notre comportement au travail et même sur notre orientation professionnelle ? Décryptage.

Chacun son caractère

L’aîné, leader dans l’âme

Mon premier est un leader né, naturellement autoritaire. Sérieux et consciencieux, il cherche l’approbation de sa hiérarchie. Dans sa quête de la perfection, il flirte avec l’anxiété lorsqu’un dossier n’est pas bouclé et digère difficilement l’échec. Vous le reconnaissez ?

Du psychanalyste Adler au psychologue et professeur Frank Sulloway, les théories sur l’aîné dressent sensiblement le même portrait : celui du doyen de fratrie qui, dès la naissance d’autres enfants, assume un rôle de “parent intermédiaire”. En veillant à ce que son petit frère ne s’étouffe pas avec un capuchon de feutre ou en tenant la main de sa sœur pour traverser la rue, il acquiert tôt des responsabilités, et développe ainsi plus facilement son autorité. D’ailleurs, 54% d’entre eux se diraient plus responsables que leurs petits frères et leurs petites sœursd’après une récente étude Yougov. Aussi, les aînés auraient un QI légèrement supérieur à celui de leurs frères et sœurs. Une différence biologique ? Non. Avant la naissance de puînés, ils bénéficieraient simplement de toute l’attention des parents qui les stimuleraient bien plus intellectuellement, favorisant ainsi le développement de leurs capacités cognitives. Cécilia, aînée d’une famille de trois enfants se souvient : « Mes parents ont toujours pris le temps de nous éveiller à plein de choses, mes sœurs et moi, mais c’est vrai que, en tant qu’aînée, ils m’ont beaucoup plus suivie à l’école. Ils ont, par exemple, pris le temps de m’apprendre à lire alors que j’étais encore à l’école maternelle alors que pour mes sœurs, c’est venu un peu plus tard, au CP. » Ces premières années passées seul avec les parents les rapprochent également des valeurs de la famille, les rendant plus traditionnels et conservateurs.

En contrepartie, d’après Sulloway, l’aîné, plus couvé par ses parents que ses frères et sœurs, serait plus angoissé face aux obstacles et plus sensible à l’échec. Enfin, animé par son besoin de reconnaissance et d’approbation par la hiérarchie, il serait sérieux, organisé voire perfectionniste.

Au travail, les aînés seraient plus aptes à occuper des postes de manager puisqu’ils préfèrent faire figure d’autorité plutôt que de la subir. C’est d’ailleurs pour être sa “propre patronne” que Cécilia a monté son entreprise il y a quelques années. Les cadets et les benjamins peuvent bien évidemment devenir manager, mais ils ne performeront pas de la même manière que l’aîné. D’après Ben Dattner, un professeur de psychologie à l’université de New-York, quand l’aîné essayera d’améliorer l’existant, les cadets et benjamins, eux, préfèreront tout détruire puis reconstruire pour innover. Enfin, pour le psychologue Kevin Leman, les aînés se sentiraient rassurés dans de grandes structures aux organigrammes bien définis. Ces environnements, moins propices aux gros changement où à des innovations radicales leur éviteraient de devoir s’adapter trop régulièrement.

L’enfant du milieu, médiateur hors-pair

Mon second est très sociable, il s’adapte rapidement à son environnement de travail et sait s’intégrer. Diplomate, il maîtrise parfaitement ses relations professionnelles et assure en négociation.

Toujours selon Adler, l’enfant du milieu aurait des difficultés à attirer l’attention des parents, concentrée sur le premier enfant et sur le petit dernier. Anna, enfant du milieu, peut en témoigner : « Disons que pendant plusieurs années, ma sœur aînée faisait plus de bêtises que moi et ma petite sœur était encore en train de se construire. De mon côté, je n’avais pas envie d’être une “préoccupation” en plus pour mes parents, alors je restais sage et discrète. Je remarque que ça m’a quand même donné plus d’autonomie, à la fois dans l’élaboration de mes projets personnels et professionnels mais aussi pour m’adapter à d’autres environnements, hors du cercle familial. » Le cadet serait effectivement plus sociable que l’aîné et donc plus empathique, altruiste, ouvert et innovant que ses frères et sœurs. Le cadet, plus ouvert à la nouveauté, serait d’après Frank Sulloway, particulièrement attiré par des expériences à l’étranger, c’est d’ailleurs le cas d’Anna qui s’est expatriée plusieurs fois en Espagne. Tout l’inverse de l’aîné donc, plus conservateur et proche de sa famille.

L’enfant du milieu aurait également tendance à faire la médiation entre les différents membres de la famille, lors de disputes par exemple. Un singularité qui se répercute dans le monde professionnel. Une fois encore, Anna est celle qui apaise les conflits : « Lorsqu’il y a une tension, un problème ou un débat, je remarque que je suis souvent la personne qui tranche et qui “arbitre”. On m’a souvent dit que j’étais une bonne médiatrice mais je ne saurais pas dire si c’est réellement lié à ma position de cadette. »

Enfin, toujours dans une logique de démarcation, l’enfant du milieu pourrait s’illustrer dans un domaine dans lequel ses frères et sœurs ne brillent pas. Une bulle bien à lui. « Quand j’ai choisi de faire des études dans l’hôtellerie et la restauration et que j’ai commencé à prendre goût au métier, je me suis rendue compte que c’était quelque chose que je ne connaissais pas du tout car j’étais la première de ma famille à m’aventurer dans ce secteur. J’avais le sentiment que c’était un choix d’orientation original, se souvient Anna. Moi qui avais toujours marché dans les clous, je me suis quand même orientée vers des métiers très animés, très vivants… C’est ma touche de folie à moi finalement ! Mais surtout, j’ai pu trouver ma place dans un hôtel, dans une hiérarchie, et ça c’est important à mes yeux. J’aime avoir un mentor, mais aussi pouvoir transmettre et être le mentor de quelqu’un. Finalement, même au travail, j’aime être “au milieu”. »

Le benjamin, la fibre artistique

Mon troisième est créatif, a du charisme, et il le sait. D’ailleurs, il en joue parfois pour tourner les choses à son avantage. Serviable, il n’hésitera pas à donner un coup de main à ses collègues et se rendra très accessible auprès de son entourage, professionnel comme personnel.

Toujours d’après Alder, le “chouchou” des parents subirait moins de pression que ses aînés et recevrait beaucoup de soins et d’attention de la part de toute sa famille. Moins enclins à crouler sous les attentes des parents, les benjamins seraient plus libres de suivre leurs propres rêves en matière d’orientation professionnelleD’après Michael Grose, spécialiste en éducation, ils seraient également les plus créatifs de la fratrie. Coïncidence ou non, les métiers artistiques ont longtemps attiré Alice, dernière d’une famille de trois sœurs : « Quand j’étais plus jeune, j’ai voulu être photographe, réalisatrice, commissaire priseur, etc. J’ai fait des études pour m’orienter vers les métiers de la culture et depuis, il est primordial pour moi de retrouver une dimension créative dans mon poste. »

Alors, les “petits derniers” sont-ils naturellement dotés d’une grande créativité ? Pas exactement. Leur grande sensibilité les aiderait à bien cerner leur entourage et à mieux décrypter les émotionsCette clairvoyance peut d’ailleurs les rendre un brin manipulateurs, puisqu’ils savent quelles ficelles tirer pour charmer leurs proches et obtenir ce qu’ils veulent, mais elle les rend aussi très sociables : « Pendant longtemps, j’ai pu observer les interactions de mes sœurs et de mes parents avec le monde extérieur et j’ai vraiment eu le sentiment de les avoir “imités” pour initier des conversations par exemple. Aujourd’hui j’ai l’impression de pouvoir me fondre dans des environnements différents grâce à ça. »

Grâce à une éducation moins “stressante”, 40% d’entre eux se perçoivent globalement comme des personnes détendues et faciles à vivre. « Dans la famille, avec la cadette, je dirais qu’on a tendance à être plus optimistes et moins nerveuses au quotidien, confie Alice. Disons qu’en observant l’histoire de mes parents et de mes sœurs, je me rends compte que, même lorsque l’on traverse des obstacles, les choses finissent souvent par s’arranger. Et nous, en tant que “dernier” de la fratrie, quand on rencontre un problème, il y a des personnes plus expérimentées pour nous aider alors, forcément, c’est un atout ! » Plus épaulés, ils seraient aussi moins débrouillards et indépendants que les autres membres de la famille mais égalementmoins enclins à occuper des postes à responsabilités et plus égocentriques. Ils seraient en revanche très persévérants, motivés par l’envie de surpasser les frères et sœurs…

L’enfant unique, créatif et intelligent

L’enfant unique connaît un développement similaire à celui de l’aîné : il aurait un grand besoin de reconnaissance, d’attention et serait, lui aussi, plus apte à “leader”. D’après une étude menée par une équipe de neuroscientifiques de l’Université de Chongqing en Chine, les cerveaux des enfants uniques seraient même différents. Le fait de devoir jouer seul dès leur plus jeune âge les rendrait plus créatifs et flexibles que les autres enfants. En revanche, les analyses révèlent moins de matière grise dans la zone dédiée à la régulation des émotions, signe d’une sociabilité plus faible. Sébastien, fils unique, a pu l’observer sur son lieu de travail : « Je pense que je sais facilement aborder quelqu’un et entamer une discussion, en revanche, je préfère avancer seul, de manière autonome. Au travail, j’ai l’impression que la collaboration peut même me ralentir et je n’ai pas toujours la patience nécessaire. »

Les enfants uniques feraient plus d’études que ceux ayant des frères et sœurs et accèderaient également à des métiers perçus comme plus prestigieux (droit, ingénierie, médecine, etc.). D’après une étude allemande réalisée en 2009, ils bénéficieraient même d’un QI supérieur aux derniers enfants des fratries. En revanche, le cliché selon lequel les enfants uniques seraient narcissiques a été invalidé par l’étude The end of a stereotype : only children are not more narcissistic than people with siblings. Les degrés “d’admiration narcissique (la propension à se mettre en valeur) et de “rivalité narcissique” (le fait de se comparer aux autres pour se rassurer) étaient même inférieurs à ceux d’enfants ayant des frères et sœurs.

Alors, tout se joue dans le berceau ?

Si notre place dans la fratrie affecte tant notre personnalité, pourquoi Cécilia, aînée, et Sébastien, enfant unique, fuient-ils la hiérarchie alors qu’ils sont censés vouloir l’impressionner ? Et pourquoi Anna, enfant du milieu se sent-elle parfois moins sociable que ses sœurs ? Tout simplement car ces données, bien que parlantes dans certains cas, sont à prendre avec des pincettes. Il est en réalité difficile de prouver l’influence de l’ordre de naissance sur notre personnalité. Si bien que les travaux de recherches menés ces dernières années ont échoué à le démontrer de manière probante. En effet, pour que les résultats soient pertinents, il faut prendre en compte de nombreux critères difficiles à cumuler et analyser en même temps tels que : la culture, l’ethnie, le niveau de vie, le genre, l’âge etc. Finalement, les aînés ne sont-ils pas plus responsables car… plus âgés, tout simplement ?

Gardons en tête qu’au travail et dans la vie de tous les jours, même si notre ordre de naissance peut avoir une influence, notre personnalité est surtout la somme d’une multitude de critères : notre histoire, nos choix, nos rencontres, nos inspirations, notre expérience etc. Et rassurez-vous : un aîné pourra très bien partir à l’étranger et un “petit dernier” manager une équipe avec brio dans une grande entreprise. Ne vous fermez aucune porte !

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17 septembre 2020 4 17 /09 /septembre /2020 13:23

Fourniture de masques, aides au transport, primes de rentrée, poursuite de l'équipement numérique, lutte contre le décrochage scolaire, rénovation des lycées... les régions de France se fixent pour objectif ultime, après la santé, "la réussite des élèves". Ce 16 septembre s'est tenue la "traditionnelle" conférence de rentrée de Régions de France, la dernière du mandat 2016-2021, dans un "contexte inédit de crise sanitaire, économique et sociale". 

 

 

Plus qu’une obligation réglementaire, les régions prennent un engagement pour que les jeunes soient en situation de réussite", lance François Bonneau, président délégué de Régions de France, mercredi 16 septembre 2020, lors de la conférence de rentrée de l'association. Résumant les derniers mois et la crise sanitaire à une "rupture d’une brutalité jamais connue", il a évoqué la rentrée masquée généralisée et l’action des régions pour que tous les jeunes puissent avoir un masque. 

Fourniture de masques 

En agissant en "responsabilité pour la santé", de nombreuses régions, comme Auvergne-Rhône-Alpes, Île-de-France, Grand Est, Occitanie, etc, ont choisi de fournir deux masques en tissu aux lycéens. D’autres, telles que Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire ou Normandie mettent à disposition des masques de secours. Sur le plan sanitaire, le président Bonneau a par ailleurs salué l'adaptation des agents des régions qui ont su mettre en place rapidement de nouvelles organisations dans les lycées du fait du Covid, comme le nettoyage systématique des tables, des poignées de porte, la mise en place de couloirs de circulation, un "travail en plus du travail". 

Soutien au pouvoir d’achat

Sur le plan social, les régions ont aussi été amenées à prendre "des décisions exceptionnelles de soutien au pouvoir d’achat des élèves et des familles". Aides directes aux élèves, mise en place de tarifs préférentiels dans les transports scolaires ou pour encourager l’accès à la culture et au sport, les modalités sont diverses et varient selon les régions. La région Occitanie a par exemple limité les frais d’inscription dans les lycées à 45 euros pour les demi-pensionnaires et ils sont même gratuits pour les internes. La Réunion propose une aide "spéciale Covid" de 120 euros par lycéen. L’Île-de-France a mis en place une aide exceptionnelle de 100 euros pour tous les étudiants boursiers pré et post bac dans les lycées publics ou privés sous contrat avec l’État. Dans les Pays de la Loire, une prime de 100 euros sera également versée aux 40.000 familles de lycéens boursiers ainsi qu’une aide à l’accès à la culture et au sport de 200 euros par lycéen. 
Concernant les transports, la Bretagne a mis une tarification unique, tous transports confondus. Les Hauts-de-France ont carrément opté pour la gratuité, de même que l’Occitanie pour les élèves du Lot et de Haute- Garonne, et les internes du secondaire. 

Numérique éducatif, "une gouvernance plus articulée avec l'État"

Les régions, qui rappellent qu’elles financent et entretiennent le numérique et les environnements numériques de travail (ENT) depuis 2013, estiment, à juste titre, que ces équipements ont été "les pierres angulaires de la continuité pédagogique entre mars et juin 2020". 
Pour autant, si "le confinement a mis en avant l'apport du numérique en matière d'éducation", l'épisode de la crise sanitaire, n’a pas conduit toutes les régions à équiper 100% des élèves (lire notre article du 11 septembre 2020). Par exemple, l’Île-de-France consacre 180 millions d’euros à l’achat d’ordinateurs portables, tablettes, à internet très haut débit, au Wifi. En région Occitanie, tous les lycées de la région sont labellisés "Lycée numérique" et un ordinateur portable est distribué gratuitement à tous les élèves entrant en seconde. 

Les régions de France, rappelant que les états généraux du numérique éducatif doivent se tenir les 4 et 5 novembre à Poitiers, réclament "une gouvernance plus articulée avec l’État". Elles se disent à "l’avant-garde pour poursuivre leurs actions volontaristes pour le lycée du futur". Elles souhaitent que ce rendez-vous soit l’occasion de mettre en place une "gouvernance plus équilibrée" entre l’État et les régions sur ce sujet. "La loi Peillon de 2013, qui a défini les missions des académies, des établissements et des régions, mériterait de mieux clarifier les responsabilités des uns et des autres", a estimé François Bonneau. "Nous attendons aussi un investissement de l’État pour accompagner notre engagement", a souligné quant à lui Kamel Chibli, président de la commission éducation de Régions de France. 

Multiplier les actions pour aider au repérage des décrochés

Dans le contexte de crise, "la lutte contre le décrochage est plus que jamais une priorité pour les régions", ont-elles rappelé dans le dossier de presse. "Toutes les enquêtes menées sur le décrochage indiquent que les élèves des zones d’éducation prioritaire et ceux des lycées professionnels sont ceux qui ont rencontré les plus grandes difficultés dans l’apprentissage à distance" ( lire notre article du 18 mai 2020).
En charge de coordonner le service public régional de l’orientation et les acteurs de la lutte contre le décrochage (PSAD), les régions assurent avoir "multiplié les actions pour aider au repérage des jeunes en situation de décrochage" et proposé des solutions comme les "SAS (structure d'accompagnement spécifique) de respiration" pour les jeunes décrochés ou le numéro vert "Étoile Info" accessible au 0800 222 100 qu’a mis en place le Centre-Val de Loire. 
François Bonneau a par ailleurs beaucoup insisté sur "la nouvelle compétence des régions sur l’information sur les métiers", considérant qu’elle est aussi "l’occasion de mettre en place une nouvelle offre de services auprès des établissements scolaires, des enseignants, des élèves et parents d’élèves pour faciliter l’orientation des jeunes". 

Rénovation énergétique 

Alors que le plan de relance national France Relance vise notamment à accélérer la rénovation énergétique des bâtiments scolaires avec une enveloppe de 300.000 euros déléguée aux régions, Régions de France indique que "cela représente 10 milliards d’investissement sur 6 ans dans la construction-rénovation-restructuration des lycées dont 75% consacrés à la maintenance, la rénovation-réhabilitation et à la maîtrise des énergies". La construction d’une cinquantaine de nouveaux lycées a été planifiée sur la période 2016/2021. L’initiative est plutôt salutaire à en lire la dernière livraison de "Répères et références statistiques" de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l'Éducation nationale, révélant que les lycées sont globalement vieillissant : près des deux tiers de la surface plancher des cités scolaires et de la moitié de celle des lycées d’enseignement général et technologique ont été construits avant 1970, d’après les dernières statistiques de l’éducation. 

 

 

 

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17 septembre 2020 4 17 /09 /septembre /2020 13:16
Formation et apprentissage : les régions veulent être des "acteurs essentiels de la relance"
 

A l’occasion de son traditionnel point presse de rentrée, l’association Régions de France par la voix de François Bonneau, président délégué de l'association et président de la région Centre-Val de Loire, a exprimé son souhait de piloter les 35 milliards d’euros du plan de relance consacrés à la formation et à l’apprentissage.

Les régions de France affirment leur volonté de s’inscrire pleinement dans le plan de relance. "Il ne faut pas que les financements tournent autour de nos têtes mais qu’ils s’incarnent dans chaque territoire", a affirmé François Bonneau. Lors d’un point presse de rentrée le 16 septembre dans les nouveaux locaux de l’association quai de Grenelle à Paris, le président délégué de Régions de France et président de la région Centre-Val de Loire a ainsi expliqué que les régions demandaient à ce que la gestion et la mise en œuvre territoriales des 35 milliards d’euros prévu par le plan de relance sur la formation leur soient confiées, ajoutant que "la sortie de crise se fera par la territorialisation et pas la concentration".

"Ecoute" et "bras de fer"

Les sujets sur lesquels Régions de France veut peser sont nombreux à commencer par l’apprentissage qui nécessite une grande vigilance. "Nous ne voulons pas que l’apprentissage pâtisse de la crise", a martelé François Bonneau qui a rappelé avoir déjà alerté Muriel Pénicaud sur le financement des CFA redoutant qu’en cas de difficulté ils ne s’en relèveraient pas. "Nous ne pensions pas que cela se produirait dès la première année de la mise en œuvre du nouveau système de financement", a indiqué François Bonneau. Régions de France a évoqué ce "risque d’impasse budgétaire" au Premier ministre en juillet et un accord de méthode a été signé le 29 juillet. Les discussions se poursuivent pour en fixer les modalités. "Nous sommes à l’écoute tout en maintenant le bras de fer", prévient l’élu dont les deux maîtres mots en matière d’apprentissage sont "l’audace et l’accélération".

Les principales craintes portent sur les bas niveaux de qualification qui risquent d’être fragilisés par un manque d’offres.

Développer des solutions supplémentaires

Face au risque d’une forte chute des offres d’apprentissage, les Régions demandent "un pilotage et un suivi régulier" qu’elles se proposent de gérer. La veille, Elisabeth Borne avait cependant assuré lors du salon de l’AEF que "l'objectif d'apprentissage est à notre portée". La ministre du Travail se donne l'objectif d'atteindre "au moins autant de contrats que l'an dernier", mais sans toutefois donner de chiffres officiels.

Régions de France appelle l’Etat à développer des solutions supplémentaires aux aides exceptionnelles aux employeurs d’apprentis et aux CFA pour "sécuriser les parcours des jeunes" en facilitant par exemple les passerelles entre les formations ou les types de contrat. "Nous sommes prêts à rediscuter de la place des régions dans l’apprentissage de demain", a prévenu l’élu. "Le dossier ne doit pas être fermé et les faiblesses 'criantes' solutionnées." Parmi ces faiblesses, figure par exemple le financement des CFA au contrat qui pourrait "fragiliser" un certain nombre d’établissements dont ceux intervenant sur les métiers rares ou situés en zones rurales. "Ce système rend de plus les CFA dépendant de la conjoncture économique alors que la formation doit être contra-cyclique", a poursuivi François Bonneau. Autre faiblesse : donner à des grands groupes la possibilité de créer leur propre CFA, à l’instar de L’Oréal pour la coiffure, et donc de peser sur des secteurs au détriment des centres et de certains territoires.

"Il faut un accélérateur de la décision publique"

Les régions remontent aussi à l’offensive sur le partage des compétences en matière de formation avec Pôle emploi. Pour François Bonneau, "l’efficacité territoriale dépend de l’étroite articulation avec Pôle emploi et du pilotage des missions". Et de déplorer la lenteur de la prise de décision. "La crise a réussi à accélérer les décisions publiques. On ne peut pas avoir de discussion sur le pilotage avec Pôle emploi qui dure 3 ou 4 ans", a-t-il insisté. "Cela ne signifie pas qu’il ne doit pas y avoir de concertation, mais qu’il faut un accélérateur de la décision publique."

Quant au recentrage du PIC (plan d’investissement dans les compétences), "les travaux ont commencé au niveau national et le dialogue est engagé avec Jean-Marie Marx (haut-commissaire aux compétences et à l’inclusion par l’emploi, ndlr)", a indiqué le président délégué de Régions de France. Elisabeth Borne a de son côté souligné le 15 septembre avoir "pris attache avec les régions pour leur proposer des avenants" aux Pric (plans régionaux d'investissement dans les compétences), afin "qu'on puisse adapter le volume et la nature des formations pour tenir compte des métiers qui recrutent et des secteurs qu'on va accélérer dans le plan de relance". Mais pour Régions de France, "les dispositifs de formation doivent compléter l’existant et pas se substituer à d’autres outils, et s’adresser aux jeunes".

Il s’agit aussi d’investir de nouvelles filières comme entre autres le numérique "qui ouvre des opportunités dans le recyclage des appareils par exemple", a précisé François Bonneau. "Beaucoup de jeunes sont encore très limités dans l’usage des outils numériques. Les efforts sur la formation doivent être contra-cycliques, pour anticiper les crises sinon on ne s’en sortira pas."

 

Articuler les CPER 2021-2027 avec le plan de relance

Lors de la prochaine rencontre des Régions de France avec Jean Castex le 28 septembre, la prochaine génération de contrats de plan (CPER) sera à l’ordre du jour. Elle doit être, selon François Bonneau, un "redémarrage" et "embarquer tous les secteurs (formation, transition énergétique, mobilités, la recherche…) afin de les articuler avec les divers plans de relance : France Relance, mais aussi européens et régionaux. "L’enjeu est d’amener dans les régions la vision de l’Etat et d’opérer des choix en lien avec les régions", a prévenu le président délégué de Régions de France.

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27 août 2020 4 27 /08 /août /2020 12:52
 Annoncés au début de l’été par le gouvernement, les outils destinés à relancer l’emploi des publics les plus fragiles sont désormais au point. Élément du plan de relance de 100 milliards d’euros qui sera détaillé jeudi 3 septembre, le plan "un jeune une solution", déjà dévoilé à la fin de juillet, a été traduit en une série de décrets ou arrêtés qui viennent d’être publiés au Journal officiel, issus de la loi du 30 juillet 2020 de finances rectificatives pour 2020.

Aides à l’emploi d’alternant

Le décret du 24 août (n° 2020-1085) fixe l'aide accordée aux employeurs de salariés bénéficiaires d'un contrat de professionnalisation.

Les contrats d’apprentissage conclus dans les entreprises entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021 pour un diplôme ou un titre à finalité professionnelle équivalant, au plus, au niveau master, bénéficieront d’une aide maximale de 5.000 euros pour les moins de 18 ans et de 8.000 euros après la majorité. Les mêmes montants sont prévus pour les contrats de professionnalisation, tel que le rappelle un second décret du 24 août (n° 2020-1084). Si l’aide est versée sans condition pour les entreprises de moins de 250 salariés, au-delà, les entreprises devront s’engager à atteindre un pourcentage d’alternants. 

Soutien aux alternants

Pour tenir compte de la crise de l’emploi qui frappe les CFA au portefeuille en raison du système du coût-contrat, un autre décret du 24 août (n° 2020-1086) organise la prise en charge financière des coûts du cycle de formation lorsque l’apprenti n’a pas encore trouvé d’employeur, sur six mois et non plus sur trois, entre le 1er août 2020 et le 31 décembre 2020.

Aide à l’embauche pour les moins de 26 ans

Mesure plus globale destinée à stimuler l’emploi des jeunes diplômés, le décret du 5 août (n° 2020-982) institue lui une aide de 4.000 euros à l’embauche des jeunes moins de 26 ans pour les CDI ou CDD d’au moins trois mois. Ce coup de pouce concerne la première année d’exécution des contrats signés entre le 1er août et le 31 janvier 2021, dont la rémunération est inférieure ou égale à 2 Smic.

Emploi : soutien aux champs du handicap et de l’insertion

Le gouvernement a également annoncé 300 millions euros d’aides exceptionnelles pour les structures d’insertion par l’activité économique et les entreprises adaptées. Les demandes d’aide devront être adressées d’ici le 30 septembre prochain. Objectif : "soutenir économiquement et accompagner la transformation des 5.000 structures concernées, qui rassemblent aujourd'hui plus de 200.000 salariés".

Autre mesure qui n’est, elle, pas liée à la crise, la liste des entreprises adaptées retenues pour expérimenter le CDD tremplin – un contrat de travail de deux ans devant favoriser l’insertion de personnes handicapées - a été mise à jour dans un arrêté du 31 juillet. Par un autre arrêté publié à la même date, deux nouvelles entreprises adaptées sont par ailleurs autorisées à faire du travail temporaire dans le cadre d’une expérimentation prévue par la loi Avenir professionnel.

75 millions d’euros pour former 75.000 salariés

Accompagner près de 75.000 salariés en 2020 et 2021 : tel est l’objectif de la somme de 75 millions d’euros issue du fonds social européen, qui viendra renforcer les moyens des 11 opérateurs de compétences, a annoncé le gouvernement, le 29 juillet.

Cette aide aura pour but de "renforcer les actions de formation à destination des entreprises employant plus de 50 salariés au sein de près de 130 secteurs d’activité (sociétés de prestation de service, services à la personne, services automobiles, BTP, métiers du soin …)". Il s’agira en particulier de "sécuriser leurs trajectoires professionnelles" et d’"accompagner la transformation des métiers".

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25 août 2020 2 25 /08 /août /2020 15:47
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18 août 2020 2 18 /08 /août /2020 12:00

Depuis quelques années, le terme de « social learning » s’est imposé petit à petit dans le langage de la formation professionnelle.

Mais qu’est-ce que le social learning ? Quels sont les enjeux du social learning en formation ? Comment mettre en place le social learning lors d’un module de formation, qu’il soit interne ou externe ?

Vous allez tout savoir sur le social learning !

Sommaire de l'article:

Qu’est-ce que le social learning ?

Le social learning est une approche qui consiste à valoriser l’apprentissage par les pairs. Pendant longtemps la formation et l’éducation se sont construites autour de l’idée qu’il y avait un sachant et des apprenants et que les apprenants apprenaient du sachant.

Le social learning montre que les apprenants, entre eux, peuvent aussi s’apporter des connaissances, s’enrichir mutuellement de leurs expériences. Je vous propose de zoomer sur cette pratique et de constater ses nombreux intérêts en formation présentielle et digitale.

Le social learning : quels sont les enjeux ?

Le social learning a vécu un véritable essor avec l’apparition d’internet, et les forums professionnels au sein desquels on se partageait des « trucs et astuces ». Très vite cet aspect « retour d’expériences » est devenu un atout important des formations digitales, les communautés d’apprenants s’organisant par exemple autour de forums ou de classes virtuelles.

On s’est rapidement rendu compte que cet aspect d’apprentissage par les pairs avait aussi toute sa place en formation présentielle : le retour d’expérience d’un participant, la manière dont il a résolu telle problématique ou le plan d’action qu’il a mis en œuvre peuvent inspirer les autres participants par rapport aux difficultés que eux rencontrent.

Favoriser cet aspect « social learning » en formation permet de valoriser les connaissances de chaque participant, et donc de renforcer leur implication, mais aussi de valoriser le rôle de formateur en tant qu’ « accompagnateur ». Le formateur est là pour faire « émerger » les connaissances et faciliter leur identification par tous. Il est aussi là pour que la « mayonnaise prenne » : toutes les activités de co-construction d’outils par exemple ou de challenges entre équipes se basent sur ces ressorts du social learning.

 

 

 

 

Le social learning : comment le mettre en oeuvre ?

 

Ce qui est délicat à mettre en œuvre avec le social learning c’est qu’il ne s’agit pas d’un outil que l’on choisit d’utiliser à un moment donné de la formation, comme on le ferait d’une activité plus traditionnelle.

Pour qu’il fonctionne, il doit se construire, s’accompagner, s’impulser. Le social learning est un état d’esprit en plus d’être une méthode d’apprentissage. Il sera d’autant plus efficace que le groupe d’apprenants évoluera dans des conditions propices à son développement : confiance, structure, accompagnement faciliteront sa mise en place.

 

Voyons ensemble quelques pratiques qui concourent à déployer du social learning.

Créer l’appartenance

La notion de « groupe » est indissociable de la réussite d’une approche « social learning ». Il faudra donc pour le formateur-accompagnateur réussir à créer une dynamique de groupe, que le groupe se trouve à distance ou en présence.

Pour faciliter cette dynamique, et donc encourager la communication, la coopération et la participation, il important de favoriser la création de groupe « d’appartenants ». C’est-à-dire valoriser le sentiment d’appartenance. Que cela soit par métier, par promotion, par région, « faire partie de » renforce l’implication et dynamise les échanges. Dans l’enseignement supérieur, la notion de « promotion » est très forte et a des effets bien après la fin de la formation.

En favorisant l’appartenance à une communauté, l’apprentissage est motivé.

Encourager les actions de groupe

On remarque que les activités en groupe incitent les participants à mieux travailler ensemble. Faire travailler les participants en binôme, trinôme crée un lien qui favorise le partage et l’échange d’informations.

À distance, c’est un élément très fort pour renforcer l’implication et l’engagement et éviter l’abandon. Lorsque l’on appartient à un groupe, il est plus difficile de « laisser tomber » en cours de route car on sait que d’autres comptent sur nous.
Dans une formation qui intègre une partie digitale, il est important de penser à scénariser les temps de travaux en groupe, les temps d’échanges sur le forum, les temps d’accompagnement avec le formateur-tuteur pour justement définir le cadre propice au développement du social learning.

La formation digitale peut rendre plus complexe la notion de « groupe » : on ne partage pas les mêmes expériences qu’en salle, la même proximité physique qui est créatrice de liens.

C’est pourquoi contourner cette difficulté en scénarisant des moments de rencontre en petits groupes encouragera la création de ce lien. Il ne faut pas non plus hésiter à créer des sujets de discussion plus « légers », comme il pourrait y en avoir au moment d’une pause café par exemple. On peut imaginer un sujet de forum autour d’un film ou des spécialités régionales des participants.

Challenger les participants

On va ici avoir recours à certains principes de la gamification. Gamifier veut dire appliquer les mécanismes de la dynamique du jeu à un autre contexte (professionnel, d’apprentissage, de marketing…).

Par rapport au social learning, la gamification favorise la coopération et les échanges autours de compétitions inter-équipes, de défis à relever, de badges à obtenir… Cela donne un but à la collaboration : quelle fierté d’atteindre un objectif ensemble ou de résoudre un challenge !

Cela renforce aussi le sentiment d’appartenance et d’inclusion dont nous parlions plus haut.

 

Faciliter l’entraide

La mise en place d’un système d’entraide entre les utilisateurs « confirmés » et les utilisateurs « débutants », permet de valoriser l’expérience et les compétences des uns et d’encourager la participation de tous.
Ce qui actionne les leviers de reconnaissance et de motivation indispensables à l’engagement au sein d’une communauté.

Parfois la coopération entre pairs peut s’étendre jusqu’à l’évaluation de ceux-ci. Cette approche peut s’avérer aussi vertueuse que néfaste. Prenons l’exemple de l’évaluation entre pairs observée au sein des MOOCs, ces formations en ligne, gratuites et ouvertes à des milliers de participants.

Souvent les travaux proposés sont corrigés par des personnes suivant le même MOOC et les retours, les observations faites peuvent s’avérer démotivantes voire cruelles pour la personne qui les reçoit. On peut aussi s’interroger sur la légitimité d’une « correction » de travaux par des personnes a priori au même niveau que vous puisque suivant la même formation.

D’où l’intérêt et l’enjeu d’encadrer cet aspect « entraide » et « évaluation ». Il faudra par exemple proposer une grille d’évaluation basée sur des critères objectifs. La bienveillance, dans la formulation des remarques, devra primer.

Lire également:

 

En résumé

Le social learning a de nombreux atouts dans sa poche : faciliter l’implication et la participation des apprenants, ce qui favorise la mémorisation et l’apprentissage.

Le social learning permet également de valoriser les connaissances déjà acquises des apprenants et de leur montrer qu’eux aussi peuvent apporter des informations utiles aux autres.

Cette approche pédagogique valorise donc chacun en tant que contributeur à la formation et devient brique clé de son succès !

 

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14 août 2020 5 14 /08 /août /2020 16:14
Ce à quoi il répondait toujours :
- Je crois au Dieu de Spinoza.
 
Seuls ceux qui avait lu Spinoza comprenaient ...
 
Spinoza avait passé sa vie a étudier les livres saints et la philosophie, un jour il écrivit :
 
Je ne sais pas si Dieu a réellement parlé mais s'il le faisait, voici ce que je crois qu'il dirait au croyant :
Arrête de prier et de te frapper à la poitrine !
Ce que je veux que tu fasses, c'est que tu sortes dans le monde pour profiter de ta vie.
Je veux que tu t'amuses, que tu chantes, que tu t'instruises... que tu profites de tout ce que j'ai fait pour toi.
Arrête d'aller dans ces temples sombres et froids que tu as construit toi-même et dont tu dis que c'est ma maison !
Ma maison est dans les montagnes, dans les bois, les rivières, les lacs.
C'est là où je vis avec toi et que j'exprime mon amour pour toi.
Arrête de m'accuser de ta vie misérable,
Je ne t'ai jamais dit qu'il y avait quelque chose de mal en toi, que tu étais un pécheur, que ta sexualité ou ta joie étaient une mauvaise chose !
Alors ne me blâme pas pour tout ce qu'ils t'ont dit de croire.
Arrête de ressasser des lectures sacrées qui n'ont rien à voir avec moi.
Si tu ne peux pas me lire à l'aube, dans un paysage, dans le regard de ton ami, de ta femme, de ton homme, dans les yeux de ton fils...Tu ne me trouveras pas dans un livre !
Arrête de te faire peur.
Je ne te juge pas, je ne te critique pas, je ne rentre pas en colère et je ne punis pas.
Je suis pur amour... je t'ai rempli de passions, de limitations, de plaisirs, de sentiments, de besoins, d'incohérences...et je t'ai donné le libre arbitre...
Comment puis-je te blâmer si tu réponds à quelque chose que j'ai mis en toi ?
Comment puis-je te punir d'être ce que tu es, si je suis celui qui t'ai fait ?
Tu penses réellement que je pourrais créer un endroit pour brûler tous mes enfants qui se comportent mal, pour le reste de l'éternité ?
Quel genre de Dieu peut faire ça ?
Si j'étais ainsi, je ne mériterais pas d'être respecté.
Si je voulais juste être vénéré, je n'aurais peuplé la terre que de chiens. ..
Respecte tes semblables et ne fais pas ce que tu ne veux pas pour toi.
Tout ce que je te demande, c'est que tu fasses attention à ta vie, que ton libre arbitre soit ton guide.
Toi et la nature vous constituez une seule entité ....alors ne crois pas que tu as un pouvoir sur elle.
Tu fais partie d'elle.
Prends-soin d’elle et elle prendra soin de toi. J'y ai mis et rendu accessible tout ce qu'il y a de bien pour toi et j'ai rendu difficile d'accès ce qui ne l'est pas.
Ne mets pas ton génie à y chercher ce qui est mauvais pour cet équilibre.
A toi de garder intact cet équilibre.
La nature elle, sait très bien le garder, juste ne la trouble pas !
Je t'ai rendu absolument libre.
Tu es absolument libre de créer dans ta vie un paradis ou un enfer.
Je ne peux pas te dire s'il y a quelque chose après cette vie, mais je peux te donner un conseil,
Arrête de croire en moi de cette façon,
Croire, c'est supposer, deviner, imaginer.
Je ne veux pas que tu crois en moi, je veux que tu me sentes en toi.
Que tu me sentes en toi quand tu t'occupes de tes moutons, quand tu abordes ta petite fille, quand tu caresses ton chien, quand tu te baignes dans la rivière....
Exprime ta joie et habitue-toi à prendre juste ce dont tu as besoin !
La seule chose sûre, c'est que tu es là, que tu es vivant, que ce monde est plein de merveilles...et que dans toutes ces merveilles tu es capable de savoir exactement ce dont tu as vraiment besoin.
Ne me cherche pas en dehors,
Tu ne me trouveras pas....
Je suis là ...
La nature,
Le cosmos... C'est moi.
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14 août 2020 5 14 /08 /août /2020 15:04
"En somme, notre génération « fragile » faite de « victimes » en puissance adore se trouver des « victimes » à accabler en les traitant de « fragiles »"muel Piquet
Simples questions vécues comme des offenses, critiques ressenties comme du harcèlement, injonctions à l'empathie et au respect de la diversité : les jeunes générations semblent plus sensibles que les précédentes aux questions qui touchent à l'identité et à l'individu. Qu'est-ce qui se cache derrière cette apparente fragilité ?

« Il y a une fille dans ma classe, depuis deux ans, chaque fois qu'on l'interroge, elle pleure. Dans les matières où il y a des notes d'oral, elle a systématiquement zéro, explique Sacha*, élève de quatrième en région parisienne. Elle a l'impression que tout le monde la regarde, elle reste bloquée même pour des petits trucs. Nous, on fait exprès de ne pas la regarder pour ne pas l'intimider, mais il n'y a rien à faire . »

Que des gamins perdent leurs moyens à l'heure de l'interro, ce n'est pas nouveau. Mais cette gêne était auparavant expliquée par le manque d'assurance de l'intéressé, sa timidité, autrement dit, elle était considérée comme une difficulté liée à sa propre personnalité ; désormais, elle est très souvent vécue comme le résultat d'une agression extérieure, elle est considérée comme un problème venant non pas de soi mais de l'autre. En l'occurrence, le professeur. « J'ai fini par cesser de solliciter une élève qui s'offusquait parce que je l'interrogeais à l'oral, elle avait l'impression que j'étais tout le temps sur son dos et avait vraiment l'air de le vivre mal », explique Anne-Laure*, enseignante dans un lycée du Val-d'Oise, confrontée comme tant d'autres de ses collègues à cette génération que l'on pourrait qualifier - pour reprendre les mots que l'on s'échange aujourd'hui dans les cours d'école - de « fragile ».

Beaucoup de professeurs confirment cette tendance de certains élèves à se poser en victimes dès lors que l'enseignant les sollicite, c'est-à-dire dès qu'il fait simplement son travail. Un phénomène accentué par l'attitude de certains parents. « Un père d'élève a fait un scandale pour qu'on retire deux heures de retenue à sa fille parce qu'il jugeait que ce n'était pas mérité. Quand je dis scandale, ce sont des courriers répétés au chef d'établissement et au rectorat », relate Anne-Laure. Sacha, lui, se souvient d'un épisode particulièrement troublant : « Ma prof d'arts plastiques autorise les téléphones en cours pour chercher des modèles de dessin. Une fille s'en servait pour faire autre chose, elle lui a donc confisqué. Dans ce cas-là, il est transmis au principal et les parents doivent venir le récupérer dans le bureau. Sauf que le lendemain, la mère de l'élève est entrée sans frapper en plein milieu du cours de la prof et lui a hurlé dessus en disant que sa fille en avait besoin pour se réveiller et pour la joindre. Cette prof, la pauvre, elle est hyper gentille et hyper tolérante ! »

“AUX AUTRES DE FAIRE ATTENTION À MOI”

Dans cette nouvelle version de « l'enfer, c'est les autres », le problème n'est pas tant la façon dont on considère les tiers, mais le fait qu'ils ne nous considéreraient jamais suffisamment. Bertrand Vergely, philosophe et professeur d'université, raconte que, lors d'une discussion avec une de ses élèves, celle-ci lui a expliqué ainsi sa vision des choses : « Ça n'est pas à moi de faire attention aux autres, c'est aux autres de faire attention à moi. » Moi et mes faiblesses. Mais d'où vient-elle, cette incroyable fragilité ? Pour Bertrand Vergely, elle proviendrait avant tout de fondations qui ne seraient pas suffisamment solides : « Cette génération a besoin de s'appuyer sur des fondamentaux, mais les fondamentaux n'ont pas été respectés. Les bases sur lesquelles ils s'appuient ne sont pas claires et ça génère de la peur. » Maîtrise de la langue, repères historiques, savoirs philosophiques, à écouter l'essayiste beaucoup de choses leur feraient défaut. « Quand tout à coup ils doivent s'exprimer ou rédiger un texte, on sent que ça ne va pas. Il leur manque aussi une vision de l'histoire, une certaine idée de la chronologie. Ils ont besoin de savoir qu'ils font partie d'une histoire commune, d'une aventure collective. Et, en philosophie, on doit leur rappeler des généralités, la définition des mots, des concepts qui permettent de réfléchir. Il faut revoir avec eux un certain nombre de choses très simples pour qu'ils aient les idées claires. Si vous êtes au clair, vous pouvez traverser ce monde. » Dans son essai Génération offensée, livre qui explore à sa manière cette jeunesse « fragile », notre chroniqueuse Caroline Fourest fustige la place qui est faite à la culture aux États-Unis : « Au pays du procès en “appropriation culturelle”, écrit-elle, la culture générale est celle que l'on s'approprie le moins. » Il semble donc que la France se soit elle aussi engagée dans cette voie.

Les fondamentaux n'ont pas été respectés. Les bases sur lesquelles cette génération s'appuient ne sont pas claires et ça génère de la peur.” Bertrand Vergely, philosophe

Une universitaire le confirme : « La tendance consiste progressivement à remplacer les savoirs par des concepts militants - le glissement peut être infime, mais il est insidieux. L'appétence pour les approches “déconstructionnistes” fragilise le rapport professeur-étudiant, ainsi que l'étudiant lui-même, car elle le confronte à une injonction paradoxale : déconstruire les savoirs qu'on lui demande et “en même temps” les acquérir. Le “déconstructionnisme” échevelé accentue la défiance à l'égard du cadre pédagogique, défiance qui est fallacieusement présentée comme de l'“esprit critique”. Cette mode intellectuelle se prétend soucieuse des plus faibles mais elle ne fait qu'enfoncer les étudiants les plus fragiles. »

Car le problème est qu'on retrouve ensuite ces mêmes biais dans les exposés des élèves, comme le relate cette même universitaire : « Mon travail ressemble de plus en plus à celui de Pénélope reprenant chaque jour son ouvrage : les étudiants sont confrontés à des œuvres contenant des messages progressistes très simplistes, diffusées dans des lieux à fort potentiel légitimant. Il est difficile d'expliquer que telle adaptation présentée comme “féministe” de Shakespeare et jouée dans un théâtre national pose des problèmes éthiques considérables en rendant “cool” la torture du personnage masculin, rendu tributaire de toutes les tares. »

NARCISSISME EXACERBÉ

Pour le psychiatre et psychanalyste Serge Hefez, c'est également le manque de cadre qui pousse les jeunes générations à un narcissisme exacerbé : « Il y a dans leur construction psychique quelque chose qui les ramène sans cesse à eux-mêmes, car la structure externe est de plus en plus défaillante. Les générations précédentes étaient beaucoup plus portées par tout un tas de contraintes et d'obligations. L'enveloppe externe, ils n'avaient pas à la définir par eux-mêmes, il y avait à se construire par rapport à tout un ensemble de codes et de valeurs qui leur étaient transmis. Ce qui relevait de leur univers intérieur importait peu. Aujourd'hui, les injonctions ne sont plus “tu dois faire ceci ou cela !” mais “sois heureux !” » Et ce commandement est d'autant plus étouffant, explique Hefez, que « tout ce qui va faire la popularité de l'enfant relève de lui et de sa responsabilité : “Je n'arrive pas à avoir de copains, je ne suis pas populaire, je ne suis pas invité à telle soirée.” La pression pour réussir est guidée par une vision très individualiste. »

Ce n'est pas pour rien que l'historien du droit et psychanalyste Pierre Legendre disait : « Ce qu'une génération doit à une autre, c'est la limite. » Les limites n'étant plus les mêmes, il y aurait donc des malaises nouveaux et des pathologies nouvelles, selon Hefez : « L'angoisse des parents s'est un peu déplacée de la question des performances vers celle de l'épanouissement. L'enfant se ressent davantage responsable de son devenir au sens large, mais aussi de celui de ses parents qui l'ont désiré et qu'il a pour mission de rendre heureux. On est passé d'un surmoi féroce qui créait de la culpabilité à une obligation à l'épanouissement qui conduit davantage à la honte. »

AGRESSION INSUPPORTABLE

Dès lors, tout événement qui contribuerait à mettre en lumière ce mal-être serait vécu comme une agression insupportable. Capucine, étudiante en art et design, se souvient que, au lycée, une personne de sa classe « se positionnait constamment en tant que victime, sans jamais se remettre en question. C'est un état confortable : on n'a rien fait de mal, c'est toujours les autres qui font le mal ». Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie dans la Seine-Saint-Denis abonde : « Une partie des gamins sont incapables d'accepter d'être en tort ou qu'on leur refuse quelque chose. Il y a chez eux une incapacité à tolérer la frustration. Ils sont dans la toute-puissance, n'ont pas de limites. La seule chose sur laquelle ils sont concentrés, c'est de désigner celui ou celle qui leur a porté atteinte. Cela peut devenir un vrai problème de société. »

Les réseaux sociaux sont un parfait observatoire des mutations de notre société. Il y règne une ambiance hystérique et franchement paranoïaque, certains se sentant offensés à la moindre remarque. « Nous vivons dans un monde furieusement paradoxal, où la liberté de haïr n'a jamais été si débridée sur les réseaux sociaux, mais où celle de parler et de penser n'a jamais été si surveillée dans la vie réelle », écrit Caroline Fourest. Mais cette véhémence ne serait qu'un miroir déformant, si l'on en croit Serge Hefez. Beaucoup sont en réalité en colère contre eux-mêmes, l'automutilation a énormément augmenté et cette agressivité est l'expression d'un trop-plein, d'une incapacité à gérer ses émotions. En réalité, c'est parce qu'ils s'accableraient déjà sans arrêt de leurs échecs, parce qu'ils n'auraient aucun moyen de construire une véritable estime de soi qu'ils vivraient si mal les attaques extérieures.

Or non seulement la société, par son manque de cadre, favoriserait ce type de fragilité, mais elle l'encouragerait également. Dans son essai, Caroline Fourest explique : « Une part non négligeable de l'hystérie collective actuelle tient […] au fait qu'on leur a appris à se plaindre pour exister. Les sociétés de l'honneur flattaient l'héroïsme, au prix d'un virilisme guerrier. Les sociétés contemporaines ont placé le statut de victime tout en haut du podium. »

“La liberté de haïr n'a jamais été si débridée sur les réseaux sociaux, mais celle de parler et de penser n'a jamais été si surveillée dans la vie réelle.” Caroline Fourest

Revenons un instant à notre cour d'école du début de cet article pour saisir un paradoxe qui entoure désormais le mot de « victime ». Il est 10 h 30, c'est l'heure de la récréation, Sylvain* entend distraitement une rumeur dans la cour mais n'y prête pas tout de suite attention. Soudain, elle s'intensifie. L'enseignant s'avance vers la fenêtre et voit une trentaine d'élèves en train de lyncher un adolescent à terre : coups de pied dans le dos, gifles, étranglement, tout y passe. Il assiste impuissant à la scène. Encore un « martyr » du « petit pont massacreur », ce jeu qui consiste à faire du foot avec tout ce qu'on a sous la main - le plus souvent une canette de soda vide - et de faire passer la balle entre les jambes d'un adversaire avant de se ruer en nombre sur lui. Le jeu est interdit dans l'établissement mais régulièrement pratiqué lorsque les élèves constatent qu'il n'y a pas de surveillants aux alentours. L'ado au sol est un « intello » à lunettes de troisième, alors tout le monde a participé à la « fête ». Il se relève, un peu groggy, le regard hagard, moins choqué d'avoir été frappé que d'avoir constaté qu'on se défoulait sans peur des représailles parce qu'il est, on le lui a suffisamment répété, un « bouffon » , une « victime » . Dans ce collège de Seine-Saint-Denis, pas de pitié pour ceux qui ne savent pas se faire respecter. Mais l'utilisation péjorative de ce terme n'est pas propre au 93, loin de là, comme nous l'explique Evan*, élève de CM2 dans une petite école communale : « “Victime”, ça veut dire que tu ne sais pas te battre. Ou alors, c'est pour insulter le gars qui t'énerve. »

VICTIME : UN STATUT FLUCTUANT

Le mot de « victime », Jean* l'a entendu à plusieurs reprises dans la bouche de ses harceleurs en sixième. Sa faute ? Porter des baskets Quechua (la marque de Decathlon) quand tout le monde s'affichait en Nike. « Beaucoup ont commencé à se moquer de moi, j'ai eu ensuite pas mal de remarques sur mon poids, je n'avais pas beaucoup d'amis et je ne cherchais pas à être populaire, donc tout le monde s'y est mis. » Pour s'intégrer, il se met alors à faire le pitre en classe : « Vu que j'étais pas aimé pour ce que je représentais, je faisais rire tout le monde. Pour éviter les moqueries, j'ai dû faire le clown. » Jusqu'à ce qu'il ait droit à un conseil de discipline et soit exclu définitivement de son collège. « Ils ont gardé les harceleurs et viré le harcelé », confie-t-il, encore affecté.

Curieux terme que celui de « victime », qui peut désigner de façon méliorative celui qui revendique très fort son appartenance au camp des opprimés, et de façon péjorative celui qui s'est fait lyncher par des dizaines d'élèves. Le statut légitime de victime ne dépend pas de la gravité de ce qu'on subit mais de l'appartenance ou non à un groupe officiellement reconnu comme opprimé. « L'identité serait dans les viscères », déplore l'essayiste Fatiha Agag-Boudjahlat dans le Grand Détournement, rappelant que l'identité véritable « ne se reçoit pas par le sang, elle ne s'impose pas par la contrainte, elle n'est ni communautaire ni collective, encore moins religieuse ». Caroline Fourest, dans Génération offensée, ajoute : « Sur l'échelle de Richter des épidermes douillets, les drames semblent tous avoir la même gravité, qu'il s'agisse d'un génocide ou d'une coupe de cheveux. » Il semble y avoir néanmoins une fragilité autorisée, honorable, et une autre, honteuse, indigne de compassion. En somme, notre génération « fragile » faite de « victimes » en puissance adore se trouver des « victimes » à accabler en les traitant de « fragiles ». Peut-on bâtir une société sur un tel paradoxe ? Sortez vos cahiers, vos stylos, vous avez trois heures pour répondre. Mais ne vous inquiétez surtout pas, il ne s'agit d'offenser personne : nous sommes en 2020, tout le monde aura la moyenne.

* Le prénom a été changé.

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Bibiographie

 

 

  •  La carte scolaire - Agnes Van Zanten - Jean-Pierre Obin - Que sais-je - PUf :
    C'est au nom d'une certaine idée de l'état que la carte scolaire a été crée en 1963. Mais c'est en vertu d'une autre orientation que dès les années 80 les libéraux dénonçant l'hypocrisie d'un système qui favorisaient derechef  les initiés et les nantis, critiquent cette sectorisation. En supprimant cette carte d'ici 2010 Le président Nicolas Sarkozy déclare vouloir concilier objectif gaullien, la mixité sociale et la méthode libérale, le libre choix des familles. Ces deux dimensions sont elles compatibles et si oui, à quelles conditions ? Cet ouvrage précise les déterminants , la mise en oeuvre et les enjeux de la carte scolaire. Il propose la première synthése des recherches et des comparaisons internationales, et dresse le  bilan de la dernière initiative ministérielle d'assouplissement.
      
  • L'Ecole en question - Brigitte Perucca Chez Odille Jacob - La doc de Fr 2008 - 11.90 euros - Rédactrice du Monde de l'Education : L'auteur fait le tour de l'Ecole sous forme de 129 questions regroupées par thémes. (Institution, les acteurs, les contenus, la méthode, l'Egalité, l'enseignement professionnel, l'environnement scolaire). Cet ouvrage a le mérite de faire une radiographie compléte  de l'école en nous rappelant les faits, les statistiques sans prendre position, un outil utile dès que l'on  se pose une question.
  • "Pedagogie" - Le devoir de resister - de Philippe Meirieu - ESF Editeur - 2007
  • "L'orientation un avenir de chacun - Accompagner son enfant dans ses choix  - de Monique Ronzeau - Edition Maison de famille.
  • Devenir le  meilleur de soi même aux Editions Eyrolles : Premier psychologue a avoir voulu comprendre la fonctionnement des gens épanouis, plutôt que celui des névrosés, A Maslow - New Yorkais né en 1908 de parents russes Juifs a laissé derrière lui une influence majeure et un ouvrage essentiel.  Motivation and Personnality (1954).Il aura fallu attendre plus d'un demi siècle pour que cette bible de la psychologie humaniste soit traduite en Français. C'est l'occasion de comprendre des notions essentielles comme "Devenir soi" -"Developper son potentiel" mais aussi la fameuse "pyramide des besoins".
  • Chagrin d'Ecole de Daniel Pennac chez Gallimart - Prix Renaudot : Daniel Pennacchini était un cancre, un vrai ! jusqu'a ce qu'il rencontre des profs assez remarquables  pour lui donner confiance en lui. Quarante ans plus tard, le récit de ce parcours scolaire qui lui a valu le prix Renaudot.
  • Si les bébés pouvaient parler de Myriam Szejer chez Bayard :Ce livre est un cri d'alarme pour le respect de l'enfant face au discours de plus en plus répressif et normatif. Accueillir, accompagner, écouter les bébés et leurs mères n'est pas une affaire de compassion, mais de prévention.Les pathologies qui exploisent à l'adolescence sont la façon dont ces jeunes ou ces adultes ont été accueillis au départ de leur vie.
  • Réussir à l'Ecole une question d'amour - Stéphane Clergé - Pédopsychiatre :  "Ah,si c'était si simple ! se dit-on en lisant le titre du dernier ouvrage de Stéphane Clerget.  Pourtant le parent finit par se laisser convaincre par la démonstrtion du pédopsychiatre qui puise sa conviction dans ses années d'accompagnement d'élèves en difficulté aux parents désemparés. Selon lui, plus que l'intelligence, le QI, ou les longues heures de bachotage, c'est l'amour qui fournira à l'enfant l'élant psychologique nécessaire pour le pousser vers la réussite scolaire. Un amour dont les pourvoyeurs sont les parents bien sûr, mais aussi les professeurs et tout l'entourage des enfants , à même de leur donner l'amour de la vie. Les parents apprécieront les explications claires sur les professeurs et tout l'entourage des enfants, à même de leur donner l'amour de la vie. Les parents apprécieront les explications claires sur les mécanismes de la réussite scolaire ou les obstacles à surmonter comme les troubles dys par exemple. Ils trouveront de nombreux conseils pratiques pour accompagner leurs enfants pendant toute leur scolarité.

 

   

 

 

     

 

Les Rdv de l'orientation

 
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